Un peu d'Histoire
Cartographie et analyse du circuit de l'eau
Découverte de structures disparues
La cartographie des eaux souterraines du Parc, des Cours et des Jardins du Château de Fontainebleau a été établie en utilisant les baguettes de sourcier. Pour savoir comment localiser une veine d’eau, connaitre sa direction, évaluer sa profondeur et son débit.
Ce Jardin doit son nom à la statue de Diane Chasseresse qui orne la fontaine élevée sous Henri IV en 1603. La statue est une copie d’un marbre antique donné par le pape Paul V au roi Henri II. La statue originale est au Louvre.
Ce jardin était à l’origine le jardin privatif de la reine Catherine Médicis. Les frères Mollet, les Francini, Primatice, Le Nôtre ont au cours du temps enrichi cet espace en parterres, statues, et fontaines qui émerveillaient les très rares visiteurs.
L’absence d’entretien pendant la Révolution obligea Napoléon à un effort considérable pour relever le Domaine, en particulier ce Jardin. Son architecte Hurtault modifia alors radicalement sa physionomie en créant un jardin paysager à l’anglaise que Napoléon appréciait particulièrement.
La topographie indique une différence de trois mètres entre l’entrée du jardin Place Denecourt et la Fontaine de Diane, mais les écoulements ne vont pas tous dans le même sens. La Fontaine de Diane est alimentée par sept veines d’eau à fort débit (d3) l’une venant d’une seconde branche de l’aqueduc Henri IV qui longe la Galerie des Cerfs. La veine d’évacuation vers la Cour Ovale est à fort débit (d2).
Le nombre de veines au niveau des quatre parterres dépasse largement le réseau d’arrosage reporté sur la carte de Bray. On peut noter sur le plus grand parterre au moins six noeuds où se rencontrent quatre veines d’eau. L’origine des dix veines passant entre les Cours Ovale et Henri IV dans l’allée du fossé Médicis est précisée.
Nous avons mis en évidence dans le coin Est du Jardin de Diane, dans la Galerie des Cerfs et dans l’aile des Petits Appartements les fondations d’une structure orientée est-ouest qui pourrait être celles d’une chapelle avec une ogive orientée à l’ouest ce qui n’est pas habituel. Sa localisation hors des murs , mais très proche des anciennes murailles du Château pourrait expliquer cependant cette orientation que l’on a déjà observé lorsque l’environnement était peu favorable pour appliquer les conventions habituelles.
Ses dimensions en largeur et en longueur se rapprochent beaucoup de celles de la première chapelle Saint Saturnin que nous avons localisée.
Compte tenu de la proximité du village qui côtoyait le Château, il est possible qu’il s’agisse de la chapelle paroissiale sur le chemin de l’Etang. Reste à trouver des documents qui le confirment et à mettre en œuvre les techniques envisagées pour confirmer la localisation de la première chapelle Saint Saturnin.
Trois cercles concentriques de 4, 8 et 16m de diamètre, remarquablement disposés par rapport à la Fontaine de Diane, marqueraient les bases de la Fontaine de la Volière.
Les fondations de l’aile de l’Orangerie et de la Galerie des Chevreuils, ainsi que celles d’un pavillon d’angle carré de 7m ont été mises en évidence. L’amorce d’une possible terrasse apparaît également.
Un souterrain partant de la Cour Ovale et allant vers la Porte des Mathurins a aussi été détecté.
Après la Révolution, le Jardin des Pins de François I, ceux d’Henri IV et de Louis XIV, situés à l’ouest du Grand Parterre, sont à l'abandon. Napoléon décide alors en 1810 d’aménager ces espaces dans la tradition des jardins anglais du 18ème siècle.
Dessiné par Maximilien Hurtault, le jardin Anglais, nom qu’il prendra en 1866, rompt comme le Jardin de Diane avec la tradition des jardins à la française. Les allées rectilignes, les parterres de fleurs disparaissent au profit d’allées sinueuses entre ombrages verdoyants.
Une rivière artificielle, la rivière Anglaise, part de la Fontaine « Belle Eau » qui aurait donné son nom au Château, pour rejoindre l’Étang des Carpes. On peut encore aujourd'hui admirer l’allure majestueuse des platanes et des séquoias plantés à l’époque.
Situé dans l’enceinte du Jardin, le Centre Sportif Equestre Militaire a succédé à l’Ecole d’Artillerie qui avait été installée en 1871.
La surface du Jardin est de 15,7 hectares. Sur le plan topographique, les variations d'altitude sont sensiblement plus faibles que celles observées dans le Parc.
Les points hauts s’alignent sur la limite droite du Jardin, de l’Obélisque jusqu’à la Grotte des Pins (74,5m), comme sur la limite gauche où l’on atteint l’altitude la plus élevée (76m). On note une différence de 5m lorsque l’on va de l‘Étang des Carpes à l’Obélisque ou au domaine le Fleuriste. Le réseau est particulièrement dense dans trois espaces: le premier se situe en face de l’aile Louis XV, le second dans le domaine le Fleuriste, le dernier autour du manège Sénarmont.
Quelques chiffres: plus de 30 veines d’eau arrivent dans l’Etang des Carpes et près de 50 arrivent ou partent de l’aile Louis XV.
Nous envisageons:
Les trois conduites sèches aboutissant dans l’Etang
Les bases d’un mur bordant l’Étang (INRAP)
Une fontaine proche de la limite de l’Obélisque
Une fontaine proche de la statue du jeune braconnier
Les quatre structures circulaires devant l’aile Louis XV
L’Étang des Carpes a été aménagé par les Trinitaires dès 1250 comme réserve d’eau et de poissons. Une barrière d’argile a été érigée en 1456 sur laquelle passe l’Allée de Maintenon.
Le pavillon, au milieu de l’Etang, construit sous Louis XIV par Le Vau en 1762 a vu passer le tsar Pierre le Grand.
Napoléon III serait tombé dans l’Étang lors d’une promenade en bateau.
Le nombre de veines d’eau arrivant dans l’Étang dépasse la trentaine. La densité du réseau est intense à proximité de la Cour de la Fontaine et du manège Sénarmont. Plus de 25 veines arrivent également dans la Rivière Anglaise dont le débit reste très faible (d5).
Un collecteur emprunte l’allée de Maintenon pour rejoindre celui qui longe le Grand Parterre.
La conduite de vidange de l’Étang située à mi-parcours traverse le Grand Parterre pour aller vers les Cascades en évitant le bassin du Tibre.
Lors de la remise en état des parterres, les jardiniers ont mis en évidence des canalisations en pierre au voisinage de l’Étang sur les deux rives. Nous avons montré avec les baguettes que deux d’entre elles passaient sous la Rivière Anglaise venant de la zone le Fleuriste et arrivent en face du Pavillon. L’autre veine sèche part du Centre Sportif d’Equitation Militaire pour se jeter dans l'Etang à la Porte de Maintenon.
A partir d’un chantier de l’INRAP, nous avons mis en évidence la continuité du mur le long de l’Etang.
Une structure engageant deux cercles de 7 et 13m de diamètre a été mise en évidence dans l’espace également circulaire situé derrière la statue du jeune chasseur.
Comme le rapporte V. Droguet, la Fontaine Belle Eau fit l’objet dès François I d’un traitement monumental sacralisant l’endroit comme un lieu fondateur.
Sous la Révolution, les jardins de l’Ancien Régime sont abandonnés, et il faudra attendre 1810 pour qu’Hurtault crée le Jardin que l’on voit aujourd’hui.
Le manège de Sénarmont a été créé par Napoléon en 1807. Il présente une belle charpente Sénarmont est un général d’Empire, pionnier de la tactique moderne de l’artillerie.
L’aqueduc de François I termine son parcours aux sources de la Colonne et de la Belle Eau où Il alimente la Rivière Anglaise dont le débit est très faible.
Le réseau que nous avons déterminé est dense autour du Manège d’où partent deux conduites à fort débit vers la Rivière Anglaise.
A l'extrémité ouest du Jardin nous mettons en évidence deux cercles de 6 et 10m de diamètre marquant les fondations d’un bassin au milieu d’un espace circulaire arboré.
Une conduite sèche part du Jardin de l’Architecte pour rejoindre l’Étang aux Carpes.
L’aile Louis XV construite par Jacques Gabriel et son fils Ange Jacques (1739-1774) a remplacé la célèbre Galerie d’Ulysse crée par Primatice sous François I et qui se prolongeait par la Grotte des Pins que l’on voit encore aujourd’hui.
Rappelons que sous Napoléon, ce Jardin s’appelait toujours le Jardin des Pins. Certains visiteurs se demandent qui a osé le dénommer Jardin Anglais, alors que l’on se trouve chez l’Empereur...
Il est particulièrement dense, le nombre de veines partant de l’aile Louis XV étant du même ordre que celui des veines qui y arrivent.
Malgré le réseau très dense nous avons pu avec les baguettes déceler la présence de 4 structures circulaires régulièrement espacées dont les deux diamètres sont identiques. Il apparait de plus que le centre de ces structures correspond dans les quatre cas à la rencontre de quatre veines d’eau.
Nous constatons également la position harmonieuse qu’elles occupent en façade du bâtiment. Reste à déterminer la nature exacte de ces structures.
On peut voir sur le tableau de P.D Martin que l’espace triangulaire situé devant l’aile qui deviendra l’aile Louis XV pouvait être décoré de ces quatre bassins éventuels.
On dispose de peu d’indications sur le Jardin Anglais entre la fin du règne de Louis XIV et celle de Napoléon. On sait seulement que toute cette zone du Jardin a été utilisée pour des exercices par les militaires qui occupaient l’aile Louis XV. Il est possible que ces quatre structures soient liées à la mise en place de dispositifs pour ces exercices.
Rappelons que la plantation de fleurs est en principe exclue dans les Jardins à l’Anglaise. Cependant des haies de buis et des massifs floraux ont été introduits au début du siècle dernier, mais pas exactement à cet endroit.
Les fondations du mur bordant l’Etang sont bien mises en évidence.
En 1756, Louis XV favorise la création d’un théâtre privé, le Théâtre de la Ville, en limite de l’enceinte du Château. Il a souhaité cette salle pour jouir d’un espace dramatique privé à l’écart de la vie officielle de la Cour. On y joue les pièces de Voltaire et de Rousseau mais également des pièces plus légères.
Plus tard, Marie Antoinette participe à des soirées et à des bals masqués qui entachent sa réputation.
En 1790 le bâtiment est récupéré par l’Ecole du Génie puis détruit en 1812.
Le réseau est dense. L’écoulement préférentiel se fait vers le Jardin de l’Architecte, obéissant à la topographie. On y rencontre trois puits reliés par des canalisations sèches qui traversent l’ensemble du site.
Les fondations du Théâtre de la Ville et son cloisonnement sont assez facilement mis en évidence malgré la densité du réseau.
Deux des canalisations sèches détectées se dirigent vers l’Étang aux Carpes en passant sous la Rivière Anglaise, l’une passant par le Jardin de l’Architecte. Elles encadrent la structure du Théâtre.
La Grotte des Pins, bâtie par Primatice en 1531 sous François I, se situait à l'extrémité de la Galerie d’Ulysse qui faisait l’admiration des visiteurs et qui a malheureusement été démolie pour bâtir l’aile Louis XV. La Grotte donnait sur un jardin planté de pins maritimes d’où son nom. Sa façade est constituée de quatre atlantes, géants emprisonnés dans la pierre, qui semblent résister au temps.
Du fait de la proximité des bâtiments, le réseau est dense. Un grand nombre de veines prennent la direction sud pour alimenter la prairie devant l’aile Louis XV et aller vers la Rivière Anglaise. La zone de la Grotte est elle-même traversée par six veines. Certains ont supposé l’existence de bains à cet endroit.
A l'intérieur de la Grotte, trois lignes droites et une courbe ont été détectées qui révèlent une structure aujourd’hui disparue.
Le Centre Sportif d’Equitation Militaire (CSEM), situé au sud est du jardin Anglais, occupe une partie du Domaine Royal où se trouvaient les Grandes Ecuries Royales et le Grand Chenil qui abritaient lors du séjour du Roi, plusieurs centaines de chevaux. Le site fut très dégradé au cours de la Révolution, seules les écuries du Carrousel bâties sous Louis XVI ont subsisté.
Napoléon crée en 1802 au Château de Fontainebleau l’Ecole Spéciale Militaire pour former les officiers. Elle sera déplacée en 1808 à Saint Cyr. Les espaces rénovés sont attribués à la cavalerie, l’équitation ayant une place importante dans la formation des futurs officiers.
Napoléon décide en 1806 de créer le manège Sénarmont, manège couvert permettant de pratiquer l’équitation par tout temps.
Ce bâtiment classé monument historique est original par sa toiture en nef de navire inversée (Philibert Delorme) et par sa structure où elle abrite à la fois le manège de 60 m de long sur 20m de large et 18 m de haut. Il porte le nom d’un général de Napoléon, Sénarmont, innovateur en artillerie.
Après Napoléon, ce site est resté un lieu de formation pour les officiers: Joffre, Foch y ont séjourné. Le site du Carrousel accueille en 1943 la première Ecole Nationale d’Equitation.
C’est en 1973, qu’a été fondé le Centre Sportif d’Equitation Militaire. Composé de 90 hommes et femmes, et abritant deux cents chevaux, il est reconnu comme centre de formation pour son savoir-faire unique et son expertise dans les métiers du cheval.
Il a également pour mission la formation d’athlètes aux épreuves hippiques nationales et internationales, notamment aux Jeux mondiaux militaires.
La détection du réseau a été rendue difficile dans la partie inférieure du CSEM pour deux raisons: la première est liée à la proximité des bâtiments très demandeurs en eau, et la seconde à la présence de lignes téléphoniques, représentées en tirets noirs et qui sont souvent détectées au voisinage immédiat des murs. Elles répondent pratiquement comme des veines d’eau. Elles ont un sens et un « débit » mais elles s’en distinguent par l’absence de profondeur. Le « débit » correspond à l’intensité du courant continu, le plus souvent évalué à d3. On les détecte parfois à partir des plaques métalliques de jonction.
Le réseau d’eau dans la partie supérieure du CSEM est concentré sur deux axes principaux. Le premier concerne l’allée principale qui part du Manège Sénarmont et va vers les écuries du Carrousel où l’on détecte sept veines parallèles sur une largeur de 8m. Les deux veines partant des portes du Manège ont des débits élevés (d2).
Le second axe est celui qui longe les écuries bordant les surfaces d’entrainement des chevaux représentées en blanc. La détection est complexe car 27 veines d’eau convergent pour la plupart vers 9 grilles de collection. De plus le pourtour des zones d’entrainement par un feuillage très épais ne facilite pas la détection.
Un nouvel aménagement des circuits d’eau est en cours dans le Manège Sénarmont en travaux, si bien que les relevés actuels sont incomplets.
La conduire sèche en pierre, détectée à l’entrée du Jardin Anglais, entre dans le Centre à l’extrémité du Carrousel, et se dirige vers l’entrée du Manège Sénarmont en suivant un tracé qui n’est pas direct, ce qui laisse supposer des contraintes liées probablement à la présence d’un édifice. On n’est pas en mesure de dire avec les baguettes si cette conduite correspond à une alimentation en eau ou au contraire à une évacuation.
Sur la carte générale, figurent les limites d’une construction mises en évidence à 12m de l’entrée de la cour vétérinaire qui pourraient correspondre au Grand Chenil.
Louis XIV a 22 ans quand il demande en 1660 à Le Nôtre, jardinier, et à Le Vau, architecte, de transformer les Jardins de François I et d’Henri IV. De 1660 à 1664 ils vont concevoir et réaliser un espace de 14 hectares dont ils veulent lier harmonieusement les perspectives avec celles du Parc. Ce sera le Grand Parterre. Les quatre massifs entourant le bassin du Tibre étaient décorés de buis avec les chiffres de Louis XIV et Marie Thérèse. Cet espace est encore aujourd’hui le plus grand parterre d’Europe.
Les neveux de Tommaso Francini conçoivent entre le Grand Parterre et le Parc, un ensemble de cascades qui émerveillent les visiteurs, mais nous avons vu que leur complexité hydraulique conduira Louis XV à les réduire sensiblement.
La Fontaine du Tibre de Thomas Francini date de 1603. On en voit une reproduction au milieu du bassin de Romulus. Elle remplace le Pot Bouillant aujourd’hui disparu qui impressionnait les visiteurs.
Après la Révolution, Napoléon fit planter dans le Grand Parterre des tilleuls qui restent encore aujourd’hui particulièrement appréciés par les promeneurs les jours d’été, mais qui masquent la perspective du Château lorsque l’on se trouve du côté du bassin du Bréau.
Nous constatons un réseau dense, en particulier dans les quatre parcelles entourant le bassin du Tibre qui diffèrent par leur surface et ne sont pas symétriques.
Dans l’ensemble, à quelques exceptions près, le déplacement de l’eau dans cet espace suit une topographie relativement simple: l’altitude diminue de 10m de l’Étang des Carpes, point haut (71,8m), au belvédère, point bas (61,8m), d’où le nombre important de veines d’eau se déplaçant vers le Parc, principalement vers l’Est et vers le Nord.
L’eau arrive principalement à fort débit (d3), du bassin du Bréau (9 veines), de l’Étang des Carpes (11), du Jardin de Diane (10), de la Place d’Armes (3), et du Miroir (4). Le bassin du Tibre est principalement alimenté par deux veines à fort débit (d3), la première venant de l’aqueduc François I, la seconde de l’Étang des Carpes. Elles sont accompagnées de 10 veines à faible débit (d5). Il n’y a qu’une seule sortie à faible débit (d4).
Le bassin Romulus est principalement alimenté par le bassin du Bréau, dans lequel aboutissent 9 veines d’eau à fort débit, 5 veines en sortent.
Trois collecteurs à fort débit viennent respectivement de la Cour des Adieux, de la Porte Maintenon et du voisinage de la place d’Armes.
Les conduites anti incendie nouvellement installées dans les Cours et les Jardins ne figurent pas sur les plans, notre étude ayant pris fin quelques mois auparavant.
Nous avons mis en évidence l’arrivée des deux souterrains dans la Cour Ovale après traversée de la Cour des Fourrières et de la Cour des Offices.
Suite à un petit effondrement circulaire observé dans le sol au niveau du belvédère, nous avons localisé deux cercles de 6 et 12m de diamètre ainsi qu’une conduite passant par leur centre, venant de l’escalier et allant vers les Cascades. La même structure en position symétrique par rapport à l’axe du Grand Canal a également été détectée.
On note aussi une ligne rejoignant l’Étang aux Carpes au fossé Médicis, qui était peut-être en relation avec son alimentation en eau.
Certaines des conduites sèches, représentées en bleu clair correspondent probablement au réseau d’arrosage inactif lors de la détection. Celle qui contourne le bassin du Tibre et qui part de l’Étang des Carpes représente le circuit de vidange de l’Étang.
Dans son ouvrage l’Aurore du Roi Soleil, P. Daguenet décrit la place importante que prend la Fête, en particulier la danse, la musique et le théâtre lors des premiers séjours de Louis XIV au Château de Fontainebleau. Les manifestations se déroulent le plus souvent dans un cadre somptueux de couleurs, de lumières et de jeux d’eau sur la Chaussée de l’Étang, aujourd’hui l’Avenue de Maintenon. C’est également à cet endroit que le Roi obéit au rituel du toucher aux écrouelles.
Le réseau de l’Avenue de Maintenon est très dense: du côté de la Cour de la Fontaine se rapprochent les aqueducs de François I et d’Henri IV. Le collecteur parcourant l’avenue rejoint celui qui vient de la Cour de la Fontaine et qui va vers le Parc. La veine sortant de la Porte Dorée suit partiellement le collecteur de l’allée Maintenon pour se jeter dans l’Étang à mi- parcours.
On note enfin un grand nombre de transversales se dirigeant vers l’Étang ou vers le Grand Parterre.
A mi-parcours on note en bleu la canalisation de vidange de l’étang. La présence de 8 bornes de jonction très resserrées explique la complexité du réseau au centre de l’avenue.
On constate la présence de neuf veines d’eau parallèles longeant l’Étang, trois s’écoulant vers la Porte de Maintenon, les six autres allant en sens inverse.
La sortie du Jardin Anglais proche de la Porte de Maintenon est fortement innervée avec 5 bornes proches les unes des autres. Les débits et les profondeurs diffèrent, ce qui facilite le suivi des canalisations. Une fuite importante de l’étang vers le Boulingrin est également mise en évidence à une profondeur voisin de 6m avec un débit élevé (d2).
Les travaux de l’INRAP (Institut National d’Archéologie Préventive) menés en vue de pallier aux fuites de l’Étang vers le Grand Parterre nous a permis de situer sur toute la longueur les anciens murs qui entourent l’Étang.
Nos détections de conduites ont été confirmées au cours de ces travaux pour des canalisations enfouies à des profondeurs inférieures à 1,20m.
Sully a été un serviteur vertueux et bienveillant du roi Henri IV. Surintendant des bâtiments de la Couronne, il a surveillé les travaux entrepris par le roi à Fontainebleau. Il aurait habité le Pavillon à partir de 1602.
L’Hôtel d’Albret où logeait la mère d’Henri IV donnait sur la Place d’Armes. Son parc était limité par des arches qui figurent sur le tableau de P.D. Martin.
La place Boisdyver est un lieu traversé par de nombreuses veines d’eau à fort débit (d3 d2) venant de la rue Séramy, de l’entrée du Château, dont le gros collecteur va rejoindre la porte d’Avon en traversant le Parc. D’autres partent en sens inverse vers le Miroir ou vers l’Est pour alimenter le Grand Canal. Le Pavillon Sully est entouré de veines d’eau partant vers le Grand Parterre.
L’aqueduc de François I et le collecteur allant vers la Grande Prairie sont très proches l’un de l’autre au pied du pavillon Sully. Alors que la profondeur du premier reste constante, le second voit sa profondeur croitre progressivement à mesure que l’on se rapproche de la limite du Grand Parterre. On note une profondeur de 6m au niveau du mur. Les débits de l’aqueduc (d3) et du collecteur sont voisins au moment où ils ont été détectés.
Dix veines d’eau à fort débit partent également de la grille de la Place d’Armes dont une alimente les Cascades.
Des limites de l’abreuvoir ont été détectées au pied du Pavillon Sully. Il n’a pas été possible de suivre son extension vers la rue Séramy à cause de la présence de nombreuses veines d’eau allant vers le Parc.
Nous avons mis en évidence les bases d’arches qui pourraient correspondre à celles du Pavillon d’Albret qui s’appuyaient sur le mur du Pavillon Sully comme le montre le tableau de P.D Martin. Elles pourraient également provenir d’une terrasse surélevée crée par François I (1539-1540) liant le Pavillon Sully à la Cour Ovale qui est représentée sur une maquette à l’accueil du Château.
Les deux souterrains venant du Parc se rencontrent au pied de la Cour des Fourrières qu’ils traversent ainsi que la Cour des Offices pour arriver dans la Cour Ovale.
La Place a été voulue dégagée par Henri IV. Il a donc élargi le « Carrefour des Vieilles Halles » où convergeaient de très nombreuses rues comme la rue Basse, celle des Serruriers, des Fossés, de l’Abreuvoir.
Des recherches archéologiques récentes y ont détecté les fondations d’habitations gauloises et celtes.
L’Hôtel d’Albret avait une entrée sur cette Place comme le montre le tableau de P.D. Martin. Cette Place redeviendra prochainement une des entrées principales du Château.
C’est une véritable toile très serrée qui apparait sous cette Place historique. Du point de vue topographique, la Place se trouve à une altitude sensiblement inférieure par rapport aux quartiers nord de la ville ce qui explique le sens des écoulements à fort débit observés le plus souvent. La profondeur des canalisations est comprise entre 1,0 et 2,5 mètres.
Une branche de l’aqueduc Henri IV arrive de la rue d’Avon et traverse la Place pour aller vers le Jardin de Diane (d3, 4m) et vers le Tibre en traversant la Cour Henri IV. Il alimentait sur la place, la Fontaine dite « des Pisseux ».
Près d’une trentaine de veines d’eau, généralement à fort débit (d3, d2) arrivent aux murs du Pavillon Henri IV. Dix veines passent la grille de la Place d’Armes à l’est et six à l’ouest.
Des veines d’eau suivent le coquillage dessiné sur le pavé.
Appelé aussi Cour des Offices ou Cour des Cuisines, ces bâtiments construits sous Henri IV par Rémy Collin abritaient les cuisines et les logements des officiers du Roi.
La Cour servait d’espace d’arrivée où les courtisans devaient quitter leur carrosse ou leur monture avant de pénétrer dans la Cour Ovale.
C’était un lieu particulièrement animé quand on sait que la venue du Roi entrainait celle de plus de mille personnes qui se partageaient entre le Château et la Ville.
Cette Cour est le lieu le plus innervé de l’ensemble du Parc et des Jardins. Il apparait un maillage systématique et très serré où l’on compte près de 28 veines horizontales, 28 perpendiculaires, et plus d’une quarantaine de veines diagonales.
Au niveau des allées, chaque départ correspond le plus souvent au croisement de 4 veines d’eau qui sont à des profondeurs comprises entre 1,0 et 1,5m, ce qui laisse penser à un dispositif de drainage. On peut rappeler Denecourt qui mentionne, dans son guide, le caractère très verdoyant de la cour Henri IV.
Nous avons observé les écoulements dans les deux sens. Il est logique de constater une continuité avec le réseau de la Place d’Armes.
Des fouilles archéologiques récentes dans la Cour devraient nous permettre de confirmer ces résultats, et donner en particulier des précisions sur la nature des conduites le plus souvent rectilignes.
Entre la Cour Henri IV et la Cour Ovale dix veines d’eau partent du Jardin de Diane pour rejoindre le Grand Parterre en suivant le tracé du fossé tracé par Catherine de Médicis pour protéger le Château. Elles constituent une alimentation importante du Grand Parterre. Trois d’entre elles rejoignent l’aqueduc de François I et quatre autres le collecteur venant de la Cour de la Fontaine. Le débit des 10 veines correspond à la série (d5, d5, d3, d3, d2, d2, d3, d4, d4, d4). Leur profondeur est difficile à évaluer compte tenu de leur proximité.
Les limites d’un pont joignant les entrées de la Cour Henri IV et de la Cour Ovale ont été détectées. Il en est de même pour les souterrains joignant plus bas les bâtiments de chaque Cour. On note également l’arrivée Cour Ovale des souterrains venant du Parc.
C’est le cœur du Château avec son donjon du 12ème siècle qui a vu passer Saint Louis (1214-1270), naitre et mourir Philippe le Bel (1268-1314).
François I (1494-1547) puis Henri IV (1553-1610) seront les grands bâtisseurs de la Cour Ovale en faisant appel aux architectes italiens de la Renaissance.
La Chapelle Saint Saturnin, la Salle de Bal, le portique de Sério ainsi que la Porte du Baptistère édifiée en souvenir du baptême de Louis XIII (1601-1643) en 1606, bordent cette Cour prestigieuse.
Une trentaine de veines d’eau à débit moyen (d4) suivant l’ovale de la Cour sont collectées par deux veines longitudinales à plus fort débit, les profondeurs restant de l’ordre de 1m.
La plupart des veines vont de la Cour Henri IV à la Cour Ovale.
L’aqueduc Henri IV passe du Jardin de Diane pour aller rejoindre l’aqueduc de François I à la sortie de la Cour de la Fontaine sur le Jardin Anglais.
Une conduite sèche part de l’aqueduc de François I pour alimenter dans la Cour une cuve anti incendie.
Il est possible de suivre avec les baguettes le tracé de l’escalier du Roi qui figure sur le pavé.
Des sous-sols sont mis en évidence: un passage entre le bâtiment de la cour Henri IV et la Cour Ovale est détecté, ainsi que le tracé probable d’un souterrain d’une largeur de 2,5m, allant vers les Mathurins en traversant le Jardin de Diane.
Consacrée par l’archevêque de Canterbury Thomas Becket en 1169, la première chapelle Saint Saturnin a au fil du temps disparu. Celle que nous voyons aujourd’hui a été construite par François I en 1545, soit plus de trois siècles après. Depuis très longtemps on recherche la localisation précise de la première chapelle.
Il est logique d’admettre qu’elle se trouvait à l’intérieur des murailles du Château dont le périmètre que nous avons détecté en partie, est approximativement celui de la Cour Ovale. Comme beaucoup d’églises du Moyen Age, la chapelle devait être orientée vers l’est. C’est sur ces bases que nous avons exploré dans le Grand Parterre la zone proche de la chapelle Saint Saturnin.
Nous y avons découvert les fondations d’une structure ogivale, orientée à l’est, qui se situe pratiquement à l’emplacement de l’actuelle chapelle qui est orientée au sud-est. Nous pensons qu’il s’agit de l’amorce des fondations de la première chapelle, hypothèse qui a été avancée par certains auteurs tel A.L. Castellan.
Les détections réalisées dans les souterrains, dans la chapelle basse, dans la chapelle haute et dans la Cour Ovale nous ont permis de préciser l’ensemble des fondations de cette première chapelle. Ses dimensions se rapprochent de celles de l’église du Prieuré Saint-Sauveur à Melun qui date du XI ème siècle. Nous constatons aussi que sa largeur est pratiquement la même que celle de la chapelle existante. Son orientation n’est pas rigoureusement à l’est probablement à cause de la proximité d’une tour de guet. Elle diffère de 40° par rapport à celle de la chapelle existante.
Nous pensons également avoir mis en évidence dans le Grand Parterre les fondations des murs qui limitaient la Cour Ovale, de la Porte Dorée à l’allée des Fossés.
Sa largeur est de six mètres sur une grande partie. Elles s’intègrent assez bien dans une structure pratiquement ovale en continuité avec les murs de la Cour sous François I d’où peut-être le nom attribué à cette Cour.
Ces découvertes, importantes à nos yeux, montrent tout l’intérêt que présente la radiesthésie pour retrouver des structures disparues. Une confirmation par les méthodes physiques est envisagée.
Cette Cour qui donne sur l’Etang des Carpes, doit son nom à la Fontaine élevée par Primatice en 1541. Elle fournissait en eau la table du Roi. L’aqueduc de François I l’alimente.
L’aile François I a été élevée en 1528; elle relie les appartements royaux donnant sur la Cour Ovale et les bâtiments de la Cour du Cheval Blanc. Le premier étage abrite la somptueuse Galerie de ce Roi, protecteur des arts et des artistes.
L’aile de la Belle Cheminée, œuvre de Primatice entre 1565 et 1570, est imposante par ses deux escaliers à rampe droite. Philibert Delorme et Primatice (1558-1566) construisent l’aile des Reines Mères, et Gabriel (1750) le Gros Pavillon.
Entourée de trois bâtiments et de l’Etang des Carpes, il est normal que la Cour soit dotée d’un réseau intense avec des débits le plus souvent élevés (d3) et des profondeurs de 1,5 à 2,0m. A quelques exceptions près, les veines sont orientées vers l’Etang, leur profondeur augmentant à mesure que l’on se rapproche du bord. Onze veines transversales vont vers la Cour des Adieux alors que quatre vont dans le sens inverse.
L’aqueduc de François I suit un parcours différent de celui indiqué sur la carte de Bray. Arrivant au pied de la Fontaine, il poursuit son chemin vers l’entrée du Jardin Anglais où il rencontre l’aqueduc Henri IV qui vient de la Cour Ovale.
Le tracé supposé par les services techniques de certaines conduites sèches, a été confirmé.
Allée Maintenon, un collecteur à fort débit rejoint celui venant de la Cour des Adieux.
Comme pour les autres Cours et Jardins, nous avons réalisé la détection des réseaux avant la mise en place du nouveau réseau anti incendie. Au cours de ces travaux, nous avons pu vérifier la validité de nos résultats pour les nombreuses veines d’eau situées à moins de 1,4m de profondeur.
C’est ici que Napoléon fit ses adieux à la Grande Armée le 20 avril 1814 avant de partir pour l’ile d’Elbe. Cette Cour porte également le nom de Cour du Cheval Blanc à cause d’un moule en plâtre de la statue de Marc Aurèle à Rome que Catherine de Médicis avait érigé au milieu de la Cour.
Le très bel escalier en fer à cheval, érigé entre 1632 et 1634 par Jean Androuet Du Cerceau, confère à l’ensemble une grande élégance.
Il est très complexe, en particulier au niveau de l'escalier en fer à cheval: nous détectons près de 13 veines d’eau à fort débit allant dans les deux sens, quatre d’entre elles passant dans le fossé créé par Catherine Médicis pour protéger le Château. On compte 28 veines diagonales coupant les précédentes et 18 les coupant verticalement.
Il est facile de suivre les collecteurs par leur profondeur (2m) et leurs 7 signaux.
On remarque une canalisation qui vient de l’Etang et qui va alimenter les fossés Médicis, puis beaucoup plus tard des citernes para incendie.
Compte tenu de la densité du réseau au voisinage de l’escalier, il est difficile de détecter des structures disparues. Il est possible néanmoins de suivre avec les baguettes les trois coursives qui sont signalées sur les pavés.
Une dizaine de structures circulaires de 1,0 à 2,0m de diamètre ont été détectées sur un parterre et trois sur un autre. On constate pour certaines que la couleur de l’herbe diffère selon que l’on se trouve à l'intérieur ou à l'extérieur du cercle. Reste à en préciser l’origine.
Un rond-point au niveau des parterres est décelé ainsi que les bases de la statue du Cheval Blanc. Nous avons mis en évidence un souterrain technique longeant l’Aile Louis XV.
En 1259, Saint Louis, très attaché à son Château de Fontainebleau, fonde un couvent-hôpital dont il confie la charge aux moines Trinitaires ou Mathurins. Cet Ordre est fondé vers 1194 par les Français Saint Jean de Matha et Saint Félix de Valois, à l'origine pour racheter les chrétiens captifs des Maures.
Les fondations de leur chapelle et des bâtiments conventuels étaient situées à proximité de l’actuelle chapelle de la Trinité.
Le monastère sera racheté par François I lors des agrandissements du Domaine Royal qu’il ordonne à partir de 1528.
Il est dense compte tenu de la surface restreinte des Cours Mathurins et de la Régie. On compte 16 veines parallèles à l’Aile des Ministres et 14 à angle droit innervant la Cour des Mathurins. Les débits sont le plus souvent importants (d3, d2) et la profondeur des veines d’eau est généralement de l’ordre du mètre. Nous avons identifié les collecteurs par leurs cinq signaux. On retrouve la continuité avec les veines de la Cour des Adieux. Le souterrain traversant le Jardin de Diane arrive rue Denecourt.
Cinquante-neuf ans après la mort de François I, Henri IV élargit le domaine royal en créant en 1606, le Parc de 84 hectares enclos de hauts murs. Il y fait creuser le Grand Canal de 1.200 mètres dans le lit du rû de Changis, Tommaso Francini en étant le réalisateur. Il plante près de 4000 sapins et arbres fruitiers, y élève des oiseaux rares.
Soixante-dix ans après la mort d’Henri IV, Le Nôtre crée en 1680 la Grande Prairie avec ses cinq bassins. On y élève des daims. Sous Louis XIV, le Parc est très fréquenté par la Cour. Il n’est pas rare de voir des cortèges de dizaines de carrosses y déambuler lors des séjours du Roi Soleil.
La carte rend compte du réseau d’eau sur l’ensemble du Parc. Il y est très dense, particulièrement dans deux secteurs:
le premier englobe le Miroir jusqu’à l’aire de jeu, la Fontaine de la Reine, l’allée des Cascades et les Héronnières; le second va de la Pépinière, passe par le Carrefour de la Mi-Voie et va jusqu'à la porte d’Avon, englobant la zone des Étangs.
L’eau suit une topographie assez complexe entre points hauts et point bas: le Grand Canal occupe le cours du rû de Changis et est situé avec la Grande Prairie en bas de trois versants à pentes marquées.
La Porte Blanche et la Porte Rouge qui ont gardé leur nom d’origine sont respectivement situées à 16,8 et 14,1m au-dessus du niveau du Grand Canal. Le Miroir s’y trouve à 10,6m, la Pépinière à 12,5m, et le Grand Parterre à 4,9m.
Les Étangs sont à une altitude de 20m inférieure à celle de la Porte Blanche.
Quelques chiffres montrent la densité de ce réseau: nous avons dénombré 103 sorties et entrées d’eau dans le Grand Canal, 25 veines sortent du Miroir, 100 veines traversent l’allée Napoléon, plus de 110 l’allée d’Avon. On compte sept collecteurs arrivant à l’extrémité du Parc.
La comparaison des deux plans montre l’effort continuel entrepris par des générations de jardiniers pour maintenir l’existant et préserver les richesses du passé.
Treize structures disparues, représentées en bleu, certaines connues, d’autres non, ont été détectées dans le Parc. Elles sont précisées dans les rubriques suivantes.
La construction du Canal a duré trois ans, de 1606 à 1609. Destiné aussi à l’élevage des truites, il sera très vite un lieu de promenade très apprécié des souverains et de la Cour. Une île est créée en son milieu comme lieu de rendez-vous, puis disparaît.
En 1674, Louis XIV qui a 36 ans charge Le Nôtre de transformer la vaste surface marécageuse située en bas du Grand Canal en un espace majestueux avec ses cinq bassins: la Grande Prairie. Le Nôtre a alors 61 ans, il disparaitra à 87 ans.
L’alimentation des bassins créés entre 1678 et 1685 a nécessité la construction de l’aqueduc de la Madeleine amenant les eaux de la plaine de Samois qui aboutissaient à un réservoir situé dans le jardin des Carmes.
Les statues de Jupiter et de Vénus sur un Sphinx d’Auguste Préault (1866) marquent la sortie du Grand Canal.
Son analyse est difficile dans la zone boisée située sur la droite de la carte où il est particulièrement dense et peu accessible. De nombreuses veines à fort débit arrivent au niveau de la cascatelle allée d’Avon.
p>Près de la grille de Changis, nous retrouvons cinq collecteurs en violet: un vient de la Porte Rouge, quatre rejoignent le collecteur principal allée d’Avon où l’eau coule à 3m de profondeur avec un débit important (d2).Au niveau du Grand Canal, les sorties d’eau vers la Grande Prairie se font à faible profondeur (1,5m) et à très faible débit (d5). Il en est de même pour les entrées d’eau, excepté pour la veine venant de la Fontaine des Pères (d3, 4m). Une seule sortie profonde (3m) et à faible débit a été observée allée de la Reine au niveau de l’arbre 35.
La zone surmontant le déversoir de près de 5 mètres, est traversée dans les deux sens par des veines profondes (5 à 6m). Une seule est moins profonde (1,5m) mais elle vient directement de la Porte Blanche qui est située à une altitude beaucoup plus élevée (+16m).
Le premier bassin dégagé dans la Grande Prairie est alimenté par onze veines rayonnantes à très faibles débits (d5), qu’elles viennent du Grand Canal ou du côté opposé.
On note une conduite sèche qui va de la zone du Coucou jusqu’à la grille de Changis
Le dégagement des bassins a commencé en 1980 mais n’a pas été poursuivi faute de moyens. Au niveau du premier bassin dégagé, l’absence de pierres a été observée. Cependant il est possible de mettre en évidence avec les baguettes deux cercles concentriques, dont les rayons diffèrent de 3m, le diamètre du plus grand étant voisin de 37m.
Nous avons également détecté les conduites sèches d’alimentation (largeur 2m, en blanc) et d’évacuation (largeur 2,5m, en jaune) des bassins de Le Nôtre dans la Grande Prairie, le bassin d’alimentation se trouvant dans le jardin du Couvent des Carmes. Le tracé en blanc est représenté sur la carte réalisée par Billaudel en 1712, celui en jaune est partiellement mentionné sur la carte de Bray (1945).
La différence d’altitude entre le bassin des Carmes et le premier bassin de Le Nôtre peut expliquer la hauteur du jet d’eau observé sur le tableau de Martin.
Par contre, ce n’est plus le cas pour les trois derniers bassins, d’où la recherche d’autres alimentations.
A droite du déversoir se trouve une arche empierrée d’une hauteur voisine de 2m, fermée par une grille, qui pourrait correspondre à la sortie d’un souterrain. Nous avons pu suivre son parcours avec les baguettes vers le Grand Canal qu’il longe sur près de 1000m pour aller ensuite vers la Cour Ovale. Sa largeur est de 2,5m. Une discussion récente avec des jardiniers confirme l’existence de ce souterrain.
Le Nôtre aménage les espaces sur la rive droite du Grand Canal sous forme de bosquets avec allées triangulaires suffisamment larges pour laisser passage à plus de 300 carrosses qui circulaient dans le Parc lors du séjour du Roi.
La chronique mentionne en 1661 la somptueuse promenade en galère de Louis XIV sur le Grand Canal en compagnie de trois Reines: Marie Thérèse, Anne d’Autriche et la Reine Mère d’Angleterre.
C’est au niveau de la Porte Rouge que Louis Philippe a failli être victime d’un attentat fomenté par un déséquilibré en 1846, alors qu’il revenait d’une visite du chantier de la ligne de chemin de fer. La gare de Fontainebleau-Avon ouvrira en septembre 1849.
L’alimentation du deuxième bassin ouvert fait apparaître un circuit élaboré: neuf veines y convergent dont trois du Grand Canal, peu profondes et toujours avec de très faibles débits (d5, 2m).
Le réseau à l’intérieur du troisième bassin de 120m de longueur a été établi et répond aux mêmes caractéristiques.
La forte dénivellation entre la Porte Rouge et le Grand Canal (13m) explique la présence des nombreuses canalisations débouchant au-dessus du niveau de l’eau. La zone en amont, difficile d’accès, ne permet pas de les préciser.
La Fontaine des Pères est bien localisée avec son alimentation et ses sorties.
Les limites du bassin central de 120m de long ont pu être détectées avec les baguettes. Ces limites ne figuraient plus sur la carte du Parc réalisée en 1857 du fait de leur disparition. Ces limites correspondent à celles définies sur la carte de Billaudel (1712). Cette réponse sourcière peut être considérée comme une confirmation de l’existence de ce bassin, même si l’on ne retrouverait pas de pierres. Rappelons que la présence d’un monument sur un tableau n’est pas en soi une preuve absolue de sa réalisation, beaucoup de projets d’architectes ou de jardiniers n’ayant pas toujours abouti pour des raisons diverses.
L’alimentation des bassins par des conduites aujourd’hui sèches, et mentionnée sur la carte de Billaudel a été détectée. Il apparaît quelques différences avec cette carte en particulier au niveau de l’alimentation du deuxième bassin. Une conduite sèche de 3m de large a également été mise en évidence au niveau du deuxième bassin, à partir d’un trou apparu allée d’Avon. Elle rejoint la conduite sèche qui vient du bassin central et se dirige vers la source du Coucou. Une partie de cette conduite est mentionnée sur la carte de Bray. Compte tenu des altitudes, il est possible qu’il s’agisse aussi de conduites d'alimentation des bassins. La conduite sèche descendant la Grande Prairie reliant les cinq bassins devait être la conduite principale d’évacuation.
De l’autre côté du Grand Canal, un vaste rond-point a été détecté au Carrefour de la Glacière. Le souterrain bordant le Grand Canal poursuit sa trajectoire linéaire.
Sous Napoléon III, le paysagiste Alexis Paccard modifie sensiblement la structure du Parc en supprimant un grand nombre d’allées rectilignes au profit d’allées curvilignes caractéristiques des jardins à l’anglaise. La Grande Prairie disparait pratiquement dans un ensemble paysager. La défaite de 1870 met un terme à cette transformation. Il faudra attendre les premières années du 20 ème siècle pour que l’on retrouve les allées rectilignes telles qu’Henri IV les avait conçues.
En 1917, les difficultés liées à la guerre conduisent les autorités à accepter la mise en culture d’une partie du Domaine sous forme de jardins ouvriers, en particulier dans la Grande Prairie. Les derniers disparurent en 1962.
La différence de niveau de 4m entre les extrémités de la Prairie explique le sens de l’écoulement dans les trois voies latérales qui ont des débits élevés (d3). Il en est de même pour les cascatelles et les veines d’eau de l’allée d’Avon. Parmi les très nombreuses veines d‘eau venant du versant nord, 106 veines arrivent sur toute la longueur de l’allée d’Avon, un grand nombre se trouvent arrêtées par les cascatelles. Nous avons détecté plusieurs veines qui passent en dessous des collecteurs comme l’attestent les mesures de profondeur.
Le collecteur venant des Héronnières et passant sous le Grand Canal a été mis en évidence. Nous avons mesuré une profondeur de 6 m au niveau des deux rives et un débit d3. Il est facilement reconnaissable par ses cinq signaux transversaux sur tout son parcours. L’autre collecteur arrivant également au carré des Héronnières et partant de la Porte Rouge a été localisé avec un débit élevé (d3).
Un dernier collecteur, reconnaissable par ses cinq signaux (d3, 3m), traverse la Grande Prairie en son point haut et va rejoindre le collecteur le plus récent de l’allée d’Avon. Rappelons que l’égout principal de l’allée d’Avon est celui des collecteurs qui est le plus profond avec 3m et qui a le débit le plus élevé d2. Il est de plus caractérisé par 7 signaux transversaux.
La présence du quatrième bassin de la Grande Prairie, traversé par le collecteur passant sous le Grand Canal, a été détectée avec les baguettes. Dix veines d’eau sont décelées: cinq y arrivent, cinq en partent. Dans le cinquième et dernier bassin circulaire, partiellement dégagé, trois cercles concentriques ont été mis en évidence et répondent aux mêmes caractéristiques que celles du premier bassin circulaire, soit des diamètres voisins de 27, 33 et 40m.
Un réseau de conduites sèches de 2 et 3m de large partiellement mentionné sur la carte de Bray a été précisé au niveau du cinquième bassin, où deux alimentations arrivent perpendiculairement à l’allée d’Avon: l’une part du Miroir (72,5m), et la seconde de la Fontaine de la Mi-Voie, elle-même alimentée par une canalisation venant de la Pépinière (74,5m). Ces deux arrivées pourraient expliquer les hauteurs de jets observés sur le tableau de Martin dans les trois derniers bassins, les différences d’altitudes étant sensiblement plus élevées que celles engageant le bassin réservoir des Carmes (65,0m). En effet, la différence d’altitude n’est seulement que de 2,6m entre ce réservoir et le dernier bassin.
Il n’est pas exclu, non plus, que les hauteurs des jets représentés sur le tableau de P.D Martin soient supérieures à ce qu’elles étaient en réalité.
Le souterrain bordant le Grand Canal poursuit sa trajectoire linéaire. Nous observons à mi- hauteur de la pente (arbres 315 et 317) deux ouvertures empierrées qui pourraient correspondre à des glacières. Rappelons que le Carrefour de la Glacière se trouve en face, de l’autre côté du Grand Canal.
L’ancien collecteur qui passait dans l’allée d’Avon, maintenant sec, traverse la Grande Prairie au niveau du cinquième bassin de Le Nôtre pour rejoindre le collecteur actif longeant le Grand Canal.
C’est au niveau de la Porte des Provençaux qu’Henri IV élève des oiseaux rares comme faisans, grues, vautours, cigogne et même une autruche.
Après François I, Louis XV fait agrandir la Treille du Roi en chasselas sur les murs, de la Porte Blanche à la Grille Marrier.
La Porte Blanche devient une entrée très fréquentée du Château à partir du moment où le train arrive à Avon en 1849.
Alexis Paccard modifie le tracé de l’allée Napoléon pour réduire sa pente afin de faciliter le transport des invités de Napoléon III venant de la gare. Il aménage, à l’anglaise, le cadre des Etangs et l’espace où est bâtie la Fontaine Napoléon dont l’eau sera très longtemps appréciée des Bellifontains. De nombreuses allées rectilignes disparaissent au profit d’allées sinueuses. La zone comprise entre l’allée d’Avon et la Treille du Roi est transformée en jardins ouvriers en temps de guerre, en particulier à la Révolution et en 1917, puis reboisée comme aujourd’hui.
De la Porte Blanche partent des veines à fort débit (d3) vers la Porte de Changis, vers les Etangs, tous deux à une altitude 20m plus bas, et vers la Fontaine Napoléon où l’on observe un changement du sens d’écoulement des cascatelles.
Un réseau très dense, caractérisé par triangulation, est compris entre l’allée d’Avon et l’avenue Le Nôtre où de nombreuses veines aboutissent aux cascatelles. La même démarche est utilisée pour explorer la zone des Etangs et ses abords difficilement accessibles. Dans ces dernières zones, la localisation est à 3m près lorsque l’on s’éloigne des allées.
La même démarche est utilisée pour explorer la zone des Étangs et ses abords difficilement accessibles.
En bas de la pente de l’allée d’Avon, deux cercles concentriques de 6 et 8m diamétralement traversés par une veine d’eau sont détectés et laissent penser à un rond-point ou à un bassin.
Leur présence en bas d’une forte pente est cependant inattendue, mais il faut mentionner que le tracé des allées et de leur croisement à ce niveau a changé au cours du temps, comme on le voit sur la carte de Giraud: une voie à moindre pente aménagée depuis la Porte Blanche allait jusqu’à la Fontaine Napoléon pour éviter les accidents.
Une conduite sèche prolonge le collecteur venant de la Porte des Provençaux au niveau de la source du Coucou pour aller jusqu’à la grille d’Avon.
Catherine de Médicis, épouse de Henri IV, acquiert en 1579 la ferme de la Mi-Voie, son nom indiquant qu’elle se trouvait à mi-chemin entre le Château et le village d’Avon. Elle a été embellie par Marie de Médicis. Il s’agit d’une maison champêtre « où on allait quelquefois se divertir, prendre du frais et du laitage d’été » dit un chroniqueur. Fouquet y rencontrait ses conquêtes féminines.
Au carrefour de la Mi-Voie est érigée sous Louis XIII une fontaine qui est représentée sur le tableau de Martin. Louis XIII crée la jolie maison du jardinier qui a la charge des arbres fruitiers du Domaine.
Sous Napoléon III, l’étoile à 8 branches du Carrefour de la Mi voie en perd 4 au profit d’espaces verts à l’anglaise. Les jardins ouvriers remplacent ces espaces verts au cours de la première guerre mondiale.
Venant de la Pépinière et de l’aire de jeu, de nombreuses veines s’écoulent dans la direction ouest/est.
La présence des cascatelles, du collecteur et des autres veines d’eau rend le tracé difficile au Carrefour si l’on ne tient pas compte des profondeurs et des débits.
L’eau suit les 8 branches du carrefour étoile où arrivent et partent près de 20 veines d’eau dont 15 sont à fort débit et à même profondeur (d3, 2,5m).
Le ruisseau collecteur, qui part de la Pépinière, se cache près du vivier pour rejoindre le Carrefour de la Mi-Voie puis l’allée d’Avon après un trajet tortueux.
Au centre du Carrefour de la Mi-Voie, trois cercles concentriques respectivement de 8, 16 et 22m pour diamètre ont été détectés. La conduite sèche transversale de 1,5m de largeur se coude dans un cercle de 9m soit 19 toises. Cette valeur correspond au diamètre de la fontaine décrite au XVIIIème siècle.
L’alimentation sèche rejoint l’aqueduc François I dans la Pépinière en passant sous la Maison du Jardinier après un changement d’orientation dans l’avenue Le Nôtre. Comme le Miroir n’existait pas encore, l’alimentation de la Fontaine du Carrefour venait donc de l’aqueduc François I, la différence d’altitude étant suffisante pour avoir un jet d’eau de 6m.
Une conduite sèche longe l’allée Napoléon qui alimentait jadis le cinquième bassin de Le Nôtre à partir de la Pépinière.
Une structure linéaire de 60 mètres, probablement liée à la ferme de la Mi-Voie, a été détectée allée des Erables, structure qu’il a été difficile d’analyser plus en détail, faute d’accessibilité.
C’est à la Pépinière qu’aboutissent les aqueducs qui alimentent les bassins du Château et du Parc. Celui de François I a été bâti en 1540 pour amener l’eau à la Cour de la Fontaine puis alimenter ensuite de nombreux bassins.
Catherine Médicis fait venir d’Italie les Francini, ingénieurs hydrauliciens pour assurer l’alimentation et la décoration des fontaines. La chambre de captage de l’aqueduc d’Henri II, actuellement vide, est une construction attribuée à Philibert Delorme.
L’aqueduc d’Henri IV a été bâti par les Francini en 1608. Il passe rue du Château au Château d’Eau qui est aussi la maison des fontainiers, pour rejoindre le Jardin de Diane et plus tard le Miroir.
On cultive dans la Pépinière 42 500 plantes à massifs pour les parterres du Château.
Les aqueducs de François I et d’Henri IV ont des débits élevés d3 alors que l’aqueduc d’Henri II n’est plus alimenté. Nous avons pu entrer à l’intérieur de l’aqueduc François I vidé momentanément pour divers contrôles, et constater une hauteur de 1,60m et une largeur de 1,20m.
Un réseau complexe est mis en évidence au niveau de l’alimentation des serres.
Un réseau de conduites sèches relie au niveau des serres l’aqueduc d’Henri II à celui d’Henri IV qui sera construit postérieurement, en passant par des structures de contrôle à escalier représentées en bleu.
Une conduite sèche part de l’aqueduc de François I pour alimenter la Fontaine de la Mi-Voie et les bassins de Le Nôtre dans la Grande Prairie.
Le nom du quartier des Héronnières provient d’un bâtiment élevé à cet endroit du Parc sous le règne de François I où l’on élevait des hérons. Le Roi aimait s‘adonner à la chasse à ces oiseaux « dont il trouvait le vol le plus brillant de la fauconnerie ».
En 1664 Louis XIV fait élever des daims du côté des Héronnières. Le commis des bâtiments écrit à Colbert en lui conseillant cet endroit: « les daims y seront bien car il y a beaucoup d’herbe et il y a deux fontaines où il faudra faire deux mares pour la commodité de la boisson et pour éviter qu’ils n’aillent dans le Canal ». Les daims seront élevés à Fontainebleau jusque sous Louis Philippe.
Louis XV démolit les Héronnières et crée la Grande Ecurie du Roi en 1738. Les bâtiments de Gabriel sont occupés en 1871 par l’Ecole Spéciale d’Artillerie et du Génie, puis par le Ministère de la Défense jusqu’en 2006.
A l’entrée des Héronnières, nous observons trois collecteurs, reconnaissables par leurs signaux de profondeur transversaux. Le premier (d3, 4m), déjà signalé, passe sous le Grand Canal, le second, (d3, 5m), borde le carré des Héronnières et se jette aussi dans le Grand Canal. Le dernier longe la limite du Parc venant de la Porte Rouge (d3, 5m). Six veines d’eau à forts débits (d3, 3m) partent des Héronnières pour rejoindre diagonalement l’Avenue des Cascades. Inversement, cinq veines d’eau (d3, 2m) vont alimenter le Grand Canal vers le carré des Héronnières en partant des Cascades.
Les veines d’eau arrivent dans le Grand Canal généralement à une profondeur de 1,0 à 1,5m.
Si l’on fait le bilan total des veines d’eau entrant et sortant du Grand Canal il s’établit à 103 veines selon la répartition suivante:
Rive droite: 36 entrantes dont 11 aériennes, le plus souvent à faible débit (d4, d5) et à profondeur modérée (1,0 à 1,5m). Les veines venant de la Fontaine des Pères et des Héronnières ont des débits plus élevés d3. Pas de veine sortante.
Rive droite, on note 34 entrantes généralement à fort débit, et à profondeur élevée (d3, 2,5-3m) et 22 sortantes à faible débit et à faible profondeur (d4, d5) (1,0 à 1,5m).
Il y a 10 entrées frontales à fort débit (d2, d3) à des profondeurs allant de 1,5 à 2,5m, et une seule sortie exutoire à fort débit (d2, 4m).
Dans le Carré des Héronnières nous avons mis en évidence les fondations du bâtiment de François I. Si l’on se réfère au tableau de P.D Martin, la structure en arc de cercle à l’entrée du Carré est révélée. Elle est accompagnée d’une structure rectangulaire.
Nous retrouvons les bases des deux ailes transversales, ainsi que celles des bâtiments collatéraux d’égales longueurs. Les limites du Carré qui longent les arbres sont également précisées.
Six structures circulaires identiques dont les diamètres sont respectivement égaux à 4 et 9m sont également détectées, deux en coin dans la première cour et quatre dans la seconde. Il pourrait s’agir d’abreuvoirs pour les chevaux. On doit cependant mentionner que ces structures n’apparaissent pas clairement sur le tableau de Martin.
Rappelons que si l’on se réfère à la lettre reçue par Colbert concernant l’élevage de daims souhaitée par Louis XIV, il est fait mention de fontaines et de bassins creusés au Carré des Héronnières.
Six conduites sèches représentées en bleu sur la carte générale précédente vont vers le Grand Canal: l’une d’entre elles se dirige vers le bas du Carrefour des Héronnières, alors que les cinq autres sont issues d’une conduite principale descendant l’allée des Grandes Ecuries. Elles ont des largeurs de 1,5 et 2m. Une conduite sèche parallèle à l’axe du Grand Canal réunit les deux bassins dans la seconde cour.
Sur une carte de 1870, le Carré des Héronnières figure sous forme d’un parterre avec probablement une fontaine centrale. Il est mentionné sur la carte de Giraud (1903) la présence de deux cours de tennis.
Le souterrain cesse de longer le Grand Canal à 20m de l’avenue des Cascades pour se diriger vers le Pavillon Sully puis la Cour Henri IV.
La Fontaine de la Reine a été créée par Louis XIII dans une zone riche en sources. Le Miroir, qui tient son nom de sa forme, a été créé par Louis XIV pour accroitre l’alimentation du Grand Parterre mais aussi celle des bassins de la Grande Prairie. Il servait également de vivier.
C’est Le Nôtre qui donne sa forme définitive à la zone de la Fontaine de la Reine, en l’intégrant dans la structure qui conduit à la Grande Prairie.
Du côté du Grand Canal, les allées de la Reine et du Roi sont très fréquentées. Près de 300 carrosses accompagnent le Roi lors de ses promenades.
On se trouve dans la zone du Parc où il est le plus dense, la plupart des veines d’eau alimentant le Grand Canal.
Vingt-deux sorties du Miroir ont été détectées avant sa réparation en août 2018 dont 10 par des exutoires à des profondeurs différentes, la sortie centrale allant à la Fontaine de la Reine. Il y avait 12 entrées dans le Miroir dont 2 par les 2 aqueducs.
Aujourd'hui, on note ces 2 entrées et 7 sorties. 34 conduites arrivent dans le Grand Canal par voie profonde et à fort débit (d3, 2,5 à 3,0 m). La profondeur de la veine d’eau augmente à mesure que l’on se rapproche de la berge: on peut ainsi passer, à 3m de la berge, de 1m à 3m au bord de l’eau.
L’eau de la cascatelle enterrée allée Napoléon (d3, 3m) part du Château et va jusqu’au Carrefour de la Mi-Voie. Mise en évidence de deux veines d’eau traversant la Grande Prairie dont un collecteur (d3, 4m) caractérisé par ses 5 signaux transversaux, qui rejoint le collecteur le plus récent parcourant l’allée d’Avon.
Le souterrain partant de l’exutoire du Grand Canal se dirige vers le Pavillon Sully 80 mètres avant l’avenue des Cascades.
Un autre souterrain est détecté au niveau de la Grille Marrier avec une largeur de 2,5m. Il longe le Miroir puis arrive à la synagogue. On le retrouve dans le Grand Parterre au pied de la Cour des Fourragères où il rejoint le souterrain précédent.
A l’endroit où se situe la Fontaine de la Reine, trois cercles de 4, 6, et 13 mètres de diamètre ont été détectés dans le secteur arboré circulaire situé devant la structure actuelle. Celle-ci est alimentée par 8 veines d’eau profondes dont trois à fort débit (d3, 4m). Une veine sèche vient d’une dérivation de l’aqueduc François I à la sortie du Miroir.
Une carte du Parc de 1870 met en évidence la présence d’une structure circulaire à cet endroit.
Nous relevons le tracé de deux anciens collecteurs vides, le premier vient de la rue Séramy et rejoint le collecteur en fonction venant du Pavillon Sully, le second suit l’allée d’Avon, puis traverse la Grande Prairie au niveau du cinquième bassin de Le Nôtre.
Après consultation du plan de Girault, une glacière est détectée près de la grille Marrier.
Son nom vient de la présence des Cascades construites sous Louis XIV en 1664 entre le Grand Parterre et le Grand Canal. Lieu de splendeur, de rencontres et de spectacles, il émerveillait l’ensemble des visiteurs.
Cependant, la complexité du dispositif hydraulique de ces cascades a rendu difficile son maintien dans le temps et a conduit Louis XV à le restreindre. La décoration actuelle avec ses statues date de Napoléon III.
L’avenue des Cascades séparant le Grand Canal du Grand Parterre n’a été créée qu’en 1854.
Compte tenu de la topographie des lieux qui place le Grand Canal au point bas, on se trouve dans une zone où le réseau est aussi particulièrement dense.
Au niveau de la place de Boisdyver, les veines d’eau se rangent dans trois catégories:
1. La première rassemble une série de veines d’eau partant de l’entrée du Château et de la rue Séramy, et allant vers le Parc, en particulier le collecteur majeur (d2, 6m) qui va jusqu'à la Porte d’Avon.
2. La seconde rassemble les veines partant des endroits précédents pour se diriger vers le Grand Canal (d3, 2m).
3. La dernière se limite depuis août 2018 au seul aqueduc François I (d3, 3m) qui part du Mirroir pour aller vers le Grand Parterre.
Une série de veines d’eau à fort débit (d3, d2) descendent en sens inverse et de part et d’autre de l’avenue des Cascades pour alimenter le Grand Canal.
Du Grand Parterre partent des veines d’eau qui vont vers le Parc:
sept partent directement vers le Grand Canal avec des débits élevés
le collecteur venant de la Cour des Adieux (d3, 3m) traverse l’avenue pour longer la Grande Prairie le long du Grand Canal.
une veine (d3, 3m) va alimenter la Fontaine de la Reine et une autre (d3, 3m) rejoindre le collecteur, allée d’Avon.
Le souterrain bordant le Grand Canal traverse l’Avenue des Cascades pour rejoindre le Pavillon Sully.
Celui venant de la grille Marrier longe le Miroir pour aller jusqu’à la Cour Ovale en passant par la synagogue.
Comité de Défense, d'Action et de Sauvegarde de Fontainebleau
Prix: 25€
sur le site : www.comitededefense-fontainebleau.org ou par mail : cdas@neuf.fr